« Doux Jésus ! Monsieur Hayden voulez-vous bien cesser de n'en faire qu'à votre tête ? ». Drôle de manière de s'adresser à un petit garçon de sept ans ? Bienvenue chez les Morgan, grande famille richissime de Jackson Creek, on a la classe ou on ne l'a pas me direz-vous. Certaines personnes possèdent cette chance inouïe de naître dans la bonne famille, je n'y échappe pas. Mes parents ? Ils ne sont pas n'importe qui ... Moi, Hayden Julian Morgan - que l'on qualifiera deuxième du nom, grâce à mon grand-père - je ne suis autre que le fils aîné de Julian Morgan, grand chirurgien, bien plus souvent dans son bureau à Los Angeles, que dans sa maison auprès de sa famille à Jackson Creek. Il faut le comprendre, tout le monde fuit cette ville alors quitte à choisir entre le Wisconsin et la Californie, il n'y a pas photo. Quant à ma mère, Isobel McCullough-Morgan, elle a juste la chance d'être héritière d'une grande fortune grâce à sa famille vivant en Écosse, enfin n'allez pas vous risquer à lui dire ceci, car vous vous risquerez à la plus grande colère d'une femme, croyez-moi. Oui, parce que malgré son rang - après tout on ne plaisante pas au Royaume-Uni - ma mère a toujours été une jeune femme indépendante et intelligente. Cheerleader et Présidente du Conseil des élèves au lycée de Jackson Creek ... elle m'aurait pas eu à dix-neuf ans, elle serait sans doute avocate à New York à l'heure actuelle, enfin elle m'aime hein ... Bref, où en étais-je ? Ah oui ! "Doux Jésus et tout le tralala". Malgré l'amour qu'Isobel porte à ses enfants - oui, oui parce qu'en plus je possède une petite sœur, la joie n'est-ce pas ? - elle n'a jamais spécialement eu la patience de s'occuper de nous et ce n'est pas en étant à Los Angeles que son mari pouvait l'aider, si bien qu'ils décidèrent suite à la naissance de Bonnie, qu'ils allaient engager la meilleure nourrice, après tout ils ont toujours eu l'argent, alors pourquoi hésiter ? Maria Isadora Ramirez ... tout droit venu d'Espagne et venant d'une très bonne famille, soi-disant proche du roi Carlos, enfin je n'ai jamais spécialement cherché à vérifier. Voilà donc la femme qui fut choisi pour s'occuper de ma petite sœur et accessoirement de moi. Pourquoi accessoirement ? Et bien dès que j'ai eu six ans j'ai découvert que j'adorais aller contre les ordres et rendre Maria complètement folle. Et étant donné que Bonnie me suivait de près, elle a rapidement eu à faire à deux monstres à la maison, enfin bon, je sais qu'elle nous a toujours aimé et considéré un peu comme un petit frère et une petite sœur. Mais bon, j'étais malgré tout un chieur de première - et il parait que je continue de l'être aujourd'hui, ma foi c'est difficile de ne pas l'être ... Enfin passons. En plus d'avoir une super nourrice que j'ai rendue chèvre avec l'aide de ma petite sœur et bien ... Bonnie et moi avons eu la meilleure éducation possible, je vous jure ! Même ici à Jackson Creek, mais je vous dis quand on a l'argent on peut tout se permettre et tout obtenir. D'ailleurs, pour tout vous dire les cours avaient lieu à la maison, alors déjà que j'avais du mal à rester enfermer, devoir apprendre chez moi tout en sachant qu'en principe je devrais être avec d'autres enfants de mon âge à l'école, ça m'a quelque peu rendu ... chiant pour ne pas changer. Je dois avouer qu'au départ je n'écoutais rien du tout, là on différenciait bien ma sœur de moi, elle était sage la petite Bonnie contrairement à moi, manque de chance mon père l'a appris et à son retour parmi les siens - j'aime dire ça - j'ai eu le droit au sermon le plus long de toute mon existence, mais autant vous dire qu'après j'étais bien sage, je ne bougeais plus de ma chaise et je buvais chacune des paroles de mes professeurs, oui, oui, le père Morgan il m'a toujours fait peur en même temps je l'imaginais prêt à sortir ses outils de chirurgien pour me punir, merci maman pour m'avoir si soigneusement décris le travail de mon père ... elle m'en a traumatisé au point qu'à chaque dispute je l'imaginais se transformer en monstre avec tous ses scalpels à la place des doigts, la peur totale quoi ! Oups ... vous m'excuserez je dois y aller, le coach c'est pas mon père, mais lui aussi il est flippant du genre à la coach Silvester, vous le croisez dans les couloirs et tout le monde se pousse ...

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