« 18 SEPTEMBRE 2009 ϟ 16 ANS »

J'ai enfin eu la chance de sortir de l'hôpital. Après une semaine à manger de la nourriture pas possible et à regarder les murs de couleur étranges, je n'en pouvais simplement plus. Qu'est-ce que tu veux, journal, ce n'est pas ma faute si les hôpitaux sont aussi dépriment. Tout ce que je sais c'est que j'avais hâte d'en sortir et de te raconter tout ce qui s'est passé depuis que je suis partie.

Tu te souviens, je t'avais dit que je voulais quitter New York un peu. Partir en voiture pour la fin de semaine et photographier ce que je rencontrerais sur la route. Bien, ça a plutôt tourné court en fait. On était déjà samedi et je me trouvais sur une route plutôt vide, il y avait totalement rien à perte de vue. Oui, je sais .. ça sonne un peu bizarre, mais c'est ça. Sinon, voilà ce qui s'est passée ce samedi-là. Je me suis arrêtée à une station service parce que j'allais bientôt manquer d'essence. Lorsque je suis entrée dans le petit dépanneur pour payer et m'acheter une bouteille d'eau, tout ce que j'ai eu le temps d'apercevoir quelque goutte de sang sur le plancher. Puis en regardant dans la direction qu'elles se dirigeaient, je découvris un cadavre dans l'ouverture de la porte qui devait sûrement mener à l'arrière boutique. J'ai vite compris que je devais sortir d'ici, mais en me retournant, je suis tombée face-à-face avec le meurtrier. Il était plutôt facile à reconnaître, il tenait l'arme dans ses mains et il avait plein d'éclaboussure de sang sur son chandail et son bras. J'avais ma caméra dans mes mains et je ne sais pas ce qui me pris, mais je pris une photo, disons plusieurs, photos rapides de l'homme qui se trouvaient devant moi puis je parti en courant. Il dut tirer plusieurs fois avant de réussir à m'atteindre. Je suis tombée par terre et je n'eus la chance que de me redresser pour m'accoter sur la portière de ma voiture. Je le vis s'approcher de moi et par chance, il ne m'acheva pas par contre, il prit mon appareil photo. Seulement, je suis plus intelligente que lui, j'avais repris la carte mémoire et l'avais mise dans ma poche de jeans. Il fouilla dans ma voiture, pris mon téléphone portable et parti à bord de sa voiture. J'eus beaucoup de chance puisqu'une demi-heure plus tard ou peut-être une heure, une voiture arriva et me porta secours.

Je me suis réveillée le lendemain matin à l'hôpital de New York avec une douleur atroce dans l'omoplate droite. Je n'arrivais pas à bouger mon bras ou que très peu, puis même aujourd'hui ça fait encore mal. Toute la semaine où j'ai dû rester à l'hôpital pour être sûr que ma plaie ne faisait pas d'infection et tout, la police venait me voir chaque jour. La première journée, je leur ai dit ce dont je me souvenais, c'est-à-dire pas grand-chose puisque j'avais de la difficulté à simplement me rappeller de ce que j'avais mangé le matin même. La deuxième journée, je me suis souvenue que j'avais gardé la carte mémoire de mon appareil photo, mais que le con était parti avec l'appareil et mon téléphone. Le lendemain, ils sont arrivés avec toutes les photos que j'avais prises, la plupart n'avait pas de lien avec ce qui les intéressait, mais ils se disaient que comme ils devaient garder la carte mémoire, je serais contente d'avoir mes photos. Bref, ils me posèrent plusieurs questions par rapport à chacune des photos et ils me posèrent aussi d'autres questions pour savoir si je ne m'étais pas souvenue de quelque chose entre temps. Par chance la troisième et la quatrième journée, la police ne vint pas me voir et étrangement, ça ne me fit pas plus de peine que ça. Même si les agents de police étaient sympathiques et tout, j'étais contente de pouvoir me reposer sans être harceler de questions. Ce n'est qu'hier qu'une dessinatrice est venue me voir pour l'aider à mieux représenter celui qui m'avait tiré dessus puisque les photos ne pouvaient donner que les grandes lignes vu qu'elles étaient pas mal floues. Je lui ai donc décrit le mieux possible le meurtrier, mais je ne pouvais pas vraiment les aider puisque je l'avais vu assez rapidement. Par contre, l'avoir en face de moi ça m'aiderait ...

Bref, je suis de retour à la maison et c'est tant mieux! L'hôpital me déprimait. Je vais essayer de demander un nouvel appareil photo à mes parents, mais pour l'instant, je doute un peu qu'ils m'en achètent un autre. Ils étaient déjà retissant lorsqu'ils m'ont acheté le premier, mais peut-être qu'avec toutes les merveilles que je photographie, ils vont être plus ouverts. Je vais donc avoir comme but, ses prochaines semaines, d'avoir une nouvelle caméra et peut-être meilleure que l'ancienne.

« 18 mars 2010 ϟ 17 ans »

Ce matin, je me suis fais réveiller très tôt par un coup de téléphone. Si tu pouvais savoir à quel ce réveille était merdique, tu comprendrais pourquoi j'ai l'air aussi morte ce soir. J'ai fait le party toute la nuit, je rentre à la maison et je m'endors, il est peut-être 5 heures du matin et voilà que je dois me réveiller pour un foutu téléphone à 8 heures. RAHHHHHH! Bref, au début, je n'ai pas voulu répondre, mais quand ma mère a insisté et qu'elle a jeté le téléphone dans mon lit, je n'ai pas pu faire autre que de répondre. C'est donc avec une voix super endormi et plutôt rauque à cause de l'alcool et des divers joins que j'avais pu fumer durant le party que je dis un pas si joli salut au policier qui se trouvait à l'autre bout de la ligne. Celui-ci m'expliqua qu'après plusieurs mois de recherche, ils avaient enfin réussi à retrouver l'homme qui m'avait tiré dessus. Malheureusement, j'étais encore un peu trop endormis pour ressentir une quelconque émotion. Il me demanda par la même occasion de me présenter au poste de police pour que je puisse l'identifier. Lorsque je lui demandai s'il y avait une heure précise, il me répondit que non, passer dans l'après-midi serait parfait. Sur ce, je lui dis au revoir et je raccrochai pour mieux me rendormir. Mais bon ... vingt minutes plus tard, ma mère retentit dans ma chambre en me demandant ce que la police me voulait et dans ma super humeur matinale, je lui dis qu'il avait arrêté le gars et que je devais aller l'identifier cet après-midi, et que maintenant, je voulais dormir si ce n'était pas trop demandé. Je croyais qu'elle ne partirait jamais, mais j'eus la chance de rattraper quelques heures de sommeil.

Dans l'après-midi, je partie seule en direction du poste de police. Oui, seule, parce que je savais que si ma mère venait, elle allait me stresser plus qu'autre chose puisqu'elle était comme ça, stressante, mon père était trop occupé aujourd'hui avec l'un de ses nombreux clients, comme toujours en fait et ma soeur jumelle travaillait, elle aussi, aujourd'hui. De toute manière, je voulais faire cela toute seule et je devais le faire. Lorsque je suis arrivée au poste de police de l'Upper East Side, mes deux meilleurs amis vinrent me saluer. Oui, bon, tu le sais très bien, journal, ce ne sont pas mes meilleurs amis, ce sont seulement les deux flics qui m'arrêtent le plus souvent. Ce sont aussi eux qui se sont chargés de m'amener dans une salle où je pourrais identifier le criminel en question. Tu sais, dans les films, les policiers te rassurent en te disant qu'ils ne peuvent pas te voir de l'autre côté de la vitre et bla bla bla. Et bien, ils font la même chose dans la vraie vie! Je comprends aussi pourquoi, parce que lorsque je regardais les différents hommes, j'avais l'impression qu'ils me voyaient et qu'ils pouvaient lire en moi, et ça me foutait la trouille. Par chance, ça ne me prit que cinq ou six minutes identifier le mec, car même si je l'avais vu assez rapidement la première fois, j'étais capable de l'identifier. Lorsque je sortis de la pièce, l'un des policiers vint me dire que j'avais identifié un criminel qui avait quatre meurtres à son actif et qui étaient sans cesse protégé par sa famille, donc peut-être qu'avec mon aide, il allait vraiment se faire coffrer.

« 14 avril 2010 ϟ 17 ans »

Le procès a commencé il y a près de quatre jours. L'homme que j'ai identifié il y a un peu moins d'un mois se nomme Jacob Washington et non le sale con ou l'enfoiré comme je l'écrivais, journal. La première journée du procès, je me suis présentée à l'audience en compagnie de mon père. Je ne lui avais pas spécialement demandé, mais il avait tenu à venir puisqu'il est mon père et que son métier c'était bien celui d'avocat. Pendant toute la première journée, je suis restée assise sur un banc dans la salle à écouter ce que les gens disaient. Ce que c'était long! En plus, je manquais une journée d'école pour ça, c'était sûrement le seul point positif de ce truc. Par chance, la deuxième journée de procès, je n'eus pas à me présenter puisque j'avais un examen d'anglais et que je ne devais surtout pas le rater. Par contre, toute la journée les gens, que ce soit mes amis, professeurs ou autres, voulaient savoir ce qui se passait pendant le procès. Seulement je n'avais pas le droit d'en parler. Avoir su ce qu'allait être cette journée, je me serais présentée à mon examen et je serais retournée illico presto chez moi, mais bon, je dois assumer les conséquences de mes actes. La troisième journée du procès fut sûrement la troisième journée, celle où j'ai dû témoigner. Les avocats se tenaient raides devant moi, me posaient plein de questions, auquel parfois je n'avais pas de réponse. Ils essayaient de me faire douter de ce que j'avais vue, mais mon père m'avait déjà préparé à leurs questions. Puis il y a eu ce matin, je dus comparaître une deuxième fois puisque j'étais un témoin clé dans cette affaire. En fait, j'étais sûrement le seul témoin qui avait vu quelque chose en dehors de l'homme qui m'avait trouvé. J'ai donc encore été à la barre ce matin, ce qui m'a fait manquer une autre journée d'école, mais bon, qui allait s'en plaindre? Certainement pas moi!

« 3 décembre 2010 ϟ 17 ans »

Bon, je vais enfin prendre mon courage à deux mains et écrire ce qui s'est passé il y a 10 jours. Je dois me reprendre en main et faire ce que j'ai à faire, pour ma soeur jumelle, pour Leila. Il y a 10 jours ma soeur jumelle, ma meilleure amie, ma confidente, celle avec qui je faisais les quatre cents coups est morte. Ce n'était pas un accident au fait, c'était un meurtre et j'ai une très bonne idée de qui ça peut être. En fait, je ne sais pas qui en particulier, mais je sais pourquoi ma soeur a été tuée. Elle a été prise pour moi. Étant jumelle identique, tout le monde peut nous confondre et encore plus quelqu'un qui ne nous connaît pas.

La famille Washington a dû engager un tueur à gage pour m'éliminer et celui-ci a dû se tromper entre moi et ma soeur. Oui, je sais, c'est un peu flou, un peu bizarre, un peu n'importe quoi, mais c'est ça. Je ne fais pas de lien loufoque entre tout ce qui se passe dans ma vie, c'est la police qui possède cette intuition, puisque la plupart du temps, Jacob Washington ne se fait pas envoyer en prison puisque, justement, les témoins disparaissent ou sont retrouvés morts. Sa famille a donc voulu m'éliminer pour que ce connard continue de faire ce qu'il fait, c'est-à-dire tuer. Le procès n'étant pas encore terminé même après des mois et des mois, ils avaient tout à gagner à me faire disparaître, mais ça n'a pas fonctionné.

À la place, une protection a été mise autour de moi, chose que je n'avais pas avant. Des policiers ont été chargés de ma protection. L'entrée du bloc appartement où je vis est maintenant surveillée 24 heures sur 24, il y a toujours un policier qui me suit lorsque je sors de chez moi ou quand je vais à l'école. Il me suit vraiment partout, c'est limite s'il ne vient pas avec moi à la toilette. Par ailleurs, hier, j'ai été au poste de police pour obtenir une meilleure protection puisque celle que j'ai maintenant ne peut pas durer éternellement. Pour la première fois, je me suis présentée au poste de police avec mes parents, mon père et ma mère. C'était une première!

L'agent de police nous expliqua ce qui allait se passer dans les jours et les semaines à venir. Toute notre vie allait changer puisque nous serions obligés de quitter tout ce que nous avons toujours connus. Ils nous étaient impossible de rester à New York, car malgré la grandeur de la ville, nous étions une famille assez connu dans l'Upper East Side, il serait facile de nous retrouver et de m'éliminer. Même si c'était après moi que la famille Washington en avait, mes parents pourraient être pris pour cible si l'on ne me trouvait plus. Le programme de protection des témoins nous expliqua que nous allions déménager dans une nouvelle ville, avec un nouveau nom, une nouvelle identité, une nouvelle histoire. Nous allions tout recommencer de zéro. Tout le monde a un jour rêvé de recommencer sa vie à zéro, mais pour moi ce ne serait pas pareil, il manquait ma soeur jumelle pour vivre pleinement cette occasion.

« 30 mai 2011 ϟ 18 ans »

Voilà maintenant presque cinq mois que je me trouve à Johnson Creek. Une toute petite ville du Wisconsin qui par chance se trouve à une heure d'une ville passablement grosse. Oui bon, Madison, ce n'est rien comparé à New York, mais je dois faire avec puisque je n'ai plus le droit de retourner dans ma ville natale. Je suis en train de faire mes demandes d'admissions à l'université de Madison en photographie et pour ça je dois faire un book. Gosh! Faudrait peut-être que je pense à le terminer! Sinon, je n'arrive pas vraiment à me faire à ma nouvelle identité. C'est bizarre comme changement. Pendant 17 ans, tu te fais appeler d'une certaine façon et du jour au lendemain, tout ce que je suis change. Mais cela a du bon, j'ai appris à mentir, chose que je ne savais pas faire avant et c'est plutôt utile quand je dois inventer mon passé. Par ailleurs, je suis à la recherche d'une job, mais c'est un peu compliqué lorsque tous nos fait et gestes sont connus et qu'avoir une employée qui se rends souvent au poste de police ce n'est pas vraiment fameux. Donc, je vais sûrement devoir élargir mon champ de recherche. Bref... Je ne pourrais pas dire que ma vie est mieux ou pire qu'avant, mais je dirais que je m'ennuie énormément de ma famille, de ma soeur, de mes amies de New York, de tous les grands restaurants où j'allais, des partys auxquels je faisais la fête jusqu'aux petites heures du matin. Je m'ennuie de mon ancienne vie, mais je me suis comme qui dirait assagi depuis que je suis à Johnson Creek. Cette ville ne peut pas être qu'ennuyeuse.

« my life in fast foward »

Alors, pour faire un bref résumé de mon histoire, je me suis fait tirer dessus lorsque je suis entrée dans une station servie. Après ça, j'ai aidé du mieux que je pouvais pour aider la police à retrouver celui qui m'avait tiré dessus. Quand ce fut fait, la famille de cet homme voulu m'éliminer puisque j'étais le seul témoin qui pouvait l'inculper, seulement le tueur s'est trompé et il a tué ma soeur jumelle. Après cela, la police a compris que je n'étais pas en sécurité et j'entrai alors dans le programme de protection des témoins. Depuis maintenant cinq mois, je vis à Johnson Creek avec une nouvelle identité, un nouveau nom, une nouvelle histoire. Je recommence de zéro dans cette petite ville.