J’étais assise dans le bus avec des amies, avec l’école nous allons au zoo. Je dois dire j’étais excitée comme une puce rien qu’à l’idée de voir autant d’animaux. Les seules animales que j’avais vu c’était le vieux chat de la voisine, qui n’était pas vraiment gentil. Quelques garçons commencèrent à chahuter, c’était bien les garçons de six ans ça. A croire que c’était inscrit dans leur gène, mais y avait bien qui faisait la différence Ezra mon meilleur ami. Nos mères étaient amies donc c’est tout naturel que lui et moi soyons amis. « Trois, deux, un….. » Je regardai en direction de Billie qui était assis juste derrière Ezra, qui avait dessiné sur la vitre de l’autobus. Un dessin marrant ce qui fit rire ce qui voyait. « C’est très beau Ezra. » Lui avais-je lancé le sourire aux lèvres. Les filles commencèrent à jacasser sur lui et moi, bien évidemment ce n’était que des paroles de filles de six ans. Le trajet continua dix minutes jusqu’à ce que nous arrivions au zoo, la visite pu enfin commencer. Je reçu un morceau de papier tout chiffonné, je reconnu l’écriture de mon meilleur ami. Un sourire se dessina sur mes lèvres en voyant ce qui était écrit, il me demandait si je voulais être son amie pour toujours ou sa petite amie. Je cochais la case petite amie sans hésiter, et repassa le message avant de rejoindre mes camarade de classe.

« Finn j’ai peur… » Mon frère me serra encore plus contre essayant de couvrir la voix de mon père. Mais, quoi qu’il fasse j’avais toujours l’impression de l’entendre encore plus fort qu’avant. Je retenais ses perles salées, je ne voulais pas pleurer encore cette nuit à cause d’un père trop colérique. Le pire c’est de se sentir impuissant devant tout ça, du haut de mes six ans je ne pouvais rien faire. Je n’étais pas en âge pour me rebeller contre mon père. Je ne faisais pas le poids contre cet homme que j’appelle père. Une musique douce envahit la pièce, Finn avait allumé sa radio au moins la voix de notre père était étouffée. « Finn tu crois que papa, va continuer longtemps ? » Finn se décolla légèrement de moi puis planta ses yeux dans les miens. Il était tout aussi perdu que moi, et semblait fatiguer des coups de gueule de l’ivrogne. Maman sanglotait encore et encore le plus discrètement possible, pensant que ces deux filles n’entendent rien. Foutaise les murs était aussi fins que du papier à tabac. Les voisins devaient eux aussi entendre les déboires de notre famille. Les Blackwood famille heureuse en apparence mais, une famille désunie. Je ne pouvais compter que sur mon frère, je sais qu’il sera toujours là pour moi contrairement à mes parents. A croire que nous étions justes là pour décorer la maison. « Je ne sais pas Riley…. » Au fond je savais qu’il aurait peu d’éléments pour me répondre. Quand ? Comment savoir quand papa arrêtera de jeter sa bile sur maman ? Je me resserrai contre lui, pour trouver un peu de calme. Placer ma respiration au même niveau que ces battements de cœur. C’était comme si le silence avait envahi d’un coup la chambre de Finn. Je ne rêvais pas papa avait fini de crier, mon frère se redressa et écouta attentivement chaque bruit. Aucun pour la première fois le silence était entre ces quatre mur de papier, une latte craqua une ombre c’était formée sous la porte. D’un geste protecteur Finn passa son bras devant mon corps frêle, la poignée tourna puis le visage de ma mère était apparu. « Maman… » Elle se précipita vers nous, nous prenant dans ses bras. Son parfum délicat m’enivra en un instant, l’amour maternel c’était bien la première fois. « Prenez vos affaires on s’en va. » Finn s’agitait déjà tout en prenant soin de prendre mes affaires. Tout se passa rapidement devant moi, j’étais toujours assise sur le lit. Jusqu’à ce que maman me prenne dans ses bras, la lumière du salon m’aveugla un peu mais je pu distinguer la silhouette de papa par terre. Je n’osais rien dire par peur qu’il se remette à crier une nouvelle fois. Finn prit encore quelques affaires avant que maman nous emmène dans la voiture. « Maman, où est-ce qu’on va ? » Elle m’embrassa sur le front dégageant quelques mèches brunes de mon visage. Un sourire timide s’affichait sur son visage. « Ne t’inquiètes pas ma puce, on part dans un endroit sur. Finn attache ta sœur s’il te plait. » Finn m’attacha pendant que maman passait devant pour démarrer la voiture. Un vrombissement silencieux la voiture avança doucement dans la nuit noire. « Papa ? » « Ne t’inquiètes pas il ne nous ferra plus de mal, à personne d’ailleurs. » Je pris la main de Finn pour essayer de comprendre, et avoir un peu de réconfort de sa part.




« RILEY OUVRE CETTE FOUTUE PORTE !!! » Grommela une nouvelle fois Finn derrière la porte, j’ouvris la porte d’un coup affichant le plus beau sourire que j’avais. Ses yeux s’ouvrirent aussi gros des soucoupes volantes, ce qui m’arracha un rire sadique je dois bien l’avouer. Je descendis à l’étage inférieur pour me rendre à la cuisine, j’entendis mon frère descendre les escaliers à vitesse grand V. Je savais parfaitement qu’il bouillonnait à l’intérieur que tout au tard il allait cracher sa bile. Cinq, quatre, trois, deux, un…. Zéro ! « Qu’est-ce que tu as fait à tes cheveux ? » Je levai les yeux au ciel avant de me servir d’un jus de fruit, ne répondant toujours pas à Finn à quoi bon il ne comprendrait pas. J’avais bien changé depuis dix ans, je n’étais plus cette fille fragile de six ans. Mais, ce n’est pas pour autant que je n’ai pas gardé un côté enfantin. Je suivais un peu la tendance sans me laisser bouffer par les fortes têtes du lycée. Finn se mit devant moi m’empêchant d’avancer la cuisine n’était pas grande, il suffirait qu’un pas de sa part pour qu’il me bloque le chemin à nouveau. « Tu m’expliques ? » « Ce n’est qu’une coloration Finn. » Il sembla offusquer par ma réponse, comme si je devais paniquer devant tout ça. Parfois il avait des réactions trop excessives à mon goût, il y avait pas de quoi paniquer ce n’était que juste une couleur. « Mais tu es blonde ! » « Oui et alors ? Je ne vois pas le problème, je ne vais devenir neuneu à cause de ça. » Un rire nerveux s’échappa entre ces lèvres, signe qu’il était juste surpris de voir sa petite sœur passait du châtain au blond. Je posai un bisou sur sa joue puis sortit de la cuisine avant de m’arrêter dans l’encadrement de la porte. « Finn tu sais j’ai demandé à maman avant, je n’aurais jamais rien fait sans son accord. » Il poussa un petit soupir de soulagement, puis je disparu de son champ de vision. J’entrai dans ma chambre et prit une veste, sortit par ma fenêtre pour me rendre à la fenêtre voisine. « Tadam ! » Je venais de franchir la fenêtre de la maison voisine. Je refermai la fenêtre par laquelle je venais de passer avant de me retrouver par terre. Oui plus maladroite que moi y a pas dans la famille. Un rire cristallin parvint à mes oreilles, celui de Lennon d’ailleurs. Le jeune homme qui occupait cette chambre, mon meilleur ami depuis notre rentrée en première au lycée. Une amitié un peu hors du commun je dois dire, lui il est du genre populaire moi la fille invisible. Bon je dois bien l’avouer qu’au début je me suis méfiée de lui, ce n’est pas tous les jours qu’un populaire vient parler à une fille comme moi. Sa côte de popularité avait un peu chuté mais, cela semblait lui importait peu. « Au lieu de rire aide-moi imbécile ! » Il me tendit sa main et me releva en moins de deux, il me regarda avant de s’allonger à nouveau sur son lit. Ahurie je l’étais, il n’avait rien remarqué je lui donnai un coup derrière la tête. « Hey mais ça va pas toi ! » Je croisai mes bras contre ma poitrine, le lui lançai un regard noir. Il semblait ne rien comprendre à la situation, pourtant je venais de faire un grand changement physique. Je lui lançai un regard : « tu vois vraiment pas ? » Signe de négation de sa part, à ses yeux parfois je pensais que je n’étais rien que je ne devais même pas avoir le mot ami sur le front. Après tout nous étions amis que depuis quelques mois. « Je ne sais pas moi, aujourd’hui je suis blonde alors qu’hier j’étais encore brune. Lennon t’as de la merde dans les yeux ou quoi ?! » « Non je voulais te voir en colère, tu es plus mignonne comme ça. » Je piquais un fard direct honteuse je l’étais à mort, je dois dire que je ressentais plus que de l’amitié pour Lennon. Mais, je préférais ne rien dire je ne voulais pas briser mon cœur en sachant que Len avait des conquêtes aussi long que mon bras. « Riley on s’en va ! » Je regrettais déjà de partir mais, je n’avais pas le choix. « On se voit ce soir. » Lennon se leva et déposa un baiser aux commissures de mes lèvres, ni une ni deux me voila déjà sur le toit. Mon cœur s’était emballé j’avais l’impression qu’il allait exploser à force.




Je courais encore essayant de moins pleurer mais rien à faire, j’étais brisée. Qu’elle idiote j’étais sur ce coup là, des jeunes passaient par là en beuglant des choses incompréhensibles. Ce qu’ils disaient m’importe peu, je venais de me faire avoir avec beauté par celui que j’aime. Au fond je l’avais cherché, j’aurais du être plus méfiante à son égard. Naïve, idiote, crédule de croire qu’un mec comme lui s’intéresse sérieusement à moi. Je finis ma course sur l’herbe humide du lycée, ma robe blanche devait déjà être couverte de boue. Je m’en foutais royalement, je venais de subir la pire humiliation de ma vie. Je revoyais leur visage couvert de sourire hypocrite, vainqueur d’avoir abusé sur la pauvre Katherine Riley Blackwood. Je n’étais pas celle que je faisais croire, j’étais toujours aussi fragile moralement. J’aurais du écouter mon instinct : fuir devant le péché, le fruit défendu Lennon. Le calme avait envahi les alentours, la musique du gymnase semblait loin. Pourtant c’était le chaos dans ma tête, je ne savais plus qui croire. Tant de chose était vrai à mes yeux aujourd’hui ce n’était que mensonge, poussière. J’ouvris ma main un petit sachet rempli d’une poudre blanche, jusqu’à aujourd’hui ce genre de produit ne m’avais jamais attiré. Pourtant mon cœur voulait tenter cette expérience, qu’est-ce que j’avais à perdre ? Ma vie était complètement foutue, je ne manquerai à personne. Ma famille ? Je devais penser à Finn qui se sentira coupable si je finissais à la morgue. Pourquoi devrais-je penser encore aux autres ? Un geste inconsidéré de ma part je sais mais, je me détestais là à ce moment précis. Je voulais en finir avec cette vie minable, j’ouvris le petit paquet et en posa un peu sur le dos de ma main. Je regardais cette poudre posait là, avant de la renifler. J’ignorais si j’avais réussi à prendre cette coke mais, les effets ressentis étaient étranges. On disait que tu planais, que tu étais dans un autre monde. C’était faux je me sentais mal, affaiblie je ne contrôlais plus grand-chose de mon corps. Je voulais juste fermer les yeux et ne plus voir la lumière du jour. Je sentais l’herbe fraiche sous ma robe mais, j’étais ailleurs bien loin de ce monde cruel. Même cet homme qui se trouvait près de moi, ne changeait rien à la situation je partais. « Bon sang, Riley qu’est-ce que tu me fais là ? » Je ne sais pas mais je vais mieux. […]

J’étais allongée sur ce lit depuis deux jours, m’ennuyant chaque jour mais le remord me rongeait un peu plus chaque jour. J’étais arrivée très bas sur ce coup, mon dieu que je regrette d’avoir pris cette drogue pour avoir un meilleur moyen de fuir mon passé. Ma mère se demandait encore pourquoi j’avais voulu mettre fin à ma vie, je n’osais même pas lui en parler. J’étais assez honteuse, j’aurai voulu ne jamais me réveiller dans cette chambre. Le destin ou appelait cela comme vous le voulez avait décidé que je vivrais encore. Et que je devais vivre avec cet acte sur la conscience, maman avait décidé de ne rien dire à Finn. J’étais d’accord avec elle je ne voulais pas qu’il me voit dans cet état. Je devais m’en sortir seule pour une fois. « Riley…. Je te dérange ? » Cette voix qui savait mieux que personne me remonter le moral, je tournai la tête vers Ezra mon meilleur ami que j’avais négligé ces derniers temps pour Lennon. Au fond j’aurai du écouter Ezra mais, j’étais têtue comme une mule et orgueilleuse comme pas deux. Je lui souris pour lui dire que non, c’était lui qui m’avait aidé le soir du bal. « Comment ça va aujourd’hui ? » « Comme une personne qui a voulu mettre fin à ces jours. » Ma blague sembla rester en travers de sa gorge, ce n’était pas drôle je sais. Mais, on n’allait pas éviter éternellement cette fatalité. « Désolée…. Sinon toi ? » Il sembla gêner d’un coup, comme s’il avait quelque chose de mal. « Ezra qu’est-ce qui se passe ? » Je voyais bien que quelque chose clochait, ses poings se serraient encore plus. « Je sais que tu ne voulais pas que je parle à Lennon, mais je l’ai fait. » « Pourquoi ? Il est dix fois plus fort que toi Ezra, en plus il n’en vaut pas la peine. » Je relaissai ma tête tomber sur l’oreiller, il faisait cela pour me protéger. Tout ça ne faisait que renforcer ma culpabilité, encore une fois ce que j’aime m’aider encore. « Désolé. » « Ce n’est pas grave. »




J’entrai dans la cuisine de mon épicerie j’avais ouvert cette boutique y a maintenant trois mois. Trois mois où j’étais enfin de retour à Johnson Creek. Après mon séjour à l’hôpital j’avais beaucoup réfléchi, je devais me reconstruire et partir était la meilleure solution. J’avais voyagé, grandie, mûrie et j’étais toujours autant maladroite. C’était un rêve de petite fille qui c’était réalisée. J’avais évité cette ville pendant sept longues années, pendant lesquels j’avais gardé contact avec Ezra. Toujours aussi fidèle à lui-même. Je posai les sachets sur le plan de travail, malgré cela quelques fournitures tombèrent sur le sol. Je me dirigeai vers la petite salle à l’arrière et découvrit Ezra en pleine action avec une blonde décolorée. « Ah y a des hôtels pour ça ! » Je me retournai rapidement pour repartir dans la cuisine, ça y est je devais me crever les yeux pour enlever cette image. Si je pouvais tuer ce mec je serais la plus heureuse des femmes, j’entendis des chuchotements des talons aiguilles qui se faisaient sentir presser. « Ne me rappelle plus ! » La blonde sulfureuse parti rapidement sans attendre plus de la part de mon associé, je ne pu retenir un sourire devant cette scène digne d’une série B. « Je ne te remercie pas Riley. » « Franchement tu aurais pu la ramener ailleurs, maintenant je dois désinfecter la pièce avec vos conneries.» Je repris mon activité que j’avais laissé de côté, Ezra un homme grâce à qui j’ai pu ouvrir cette boutique. S’il ne s’était pas autant intéressé à ce projet, je ne sais pas ce que je ferai maintenant. Je poussai le battant qui séparait cuisine et la salle, Ezra me suivait de près. « Oh s’il te plait Riley, ne joue pas ce jeu là avec moi. » «Écoute-moi bien Ezra je commence en avoir marre de tout ça, je ne pourrais pas éternellement fermer les yeux sur tout ça. Essaie de ramener tes conquêtes chez toi, ou à l’hôtel. Comme ça je ne ferai pas de cauchemar chaque nuit. » Un sourire malicieux se dessina sur ses lèvres, me voila déjà parti à mes occupations. Je l’aimais bien Ezra mais, son côté dragueur commençait sérieusement à m’énerver. J’avais même l’impression qu’il faisait exprès de me rendre folle. Peut être que je devenais un peu trop parano ? Baliverne ! « Tu es jalouse ? » Je ne pu réprimer à rire devant cette énorme bêtise. Mais, je me tus rapidement devant son visage sérieux. Ezra sérieux non impossible, il ne savait pas ce que c’était. Ou alors il l’était quand je n’étais pas là. « Ne sois pas ridicule, au lieu de dire des énormités aide moi plutôt ! » Je lui tendis un carton mais, il ne prêta pas attention. Il s’approcha de moi m’obligeant à reculer jusqu’à ce que je sente le mur, à quoi jouait-il bon sang ! « Allez avoue-le ! » Ses lèvres n’étaient plus qu’à quelques centimètres des miennes. « Ezra tire tes sales pattes de ma sœur. » Finn se trouvait là les bras croisés. J’étais gênée et on pouvait le voir sur mon visage, Ezra ne resta guère longtemps près de moi. Je dois dire que depuis mon retour il est bizarre. « On devait se voir qu’à seize heures non ? » « Oui je sais mais, je venais voir si tu avais besoin d’aide. » Je jetai un rapide coup d’œil à Ezra qui reparti vers la cuisine, je repris petit à petit mes esprits.