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Meredith se réveilla en hurlant, comme à son habitude. Rares étaient les nuits qu’elle passait sans faire des cauchemars. Elle était tremblante et trempée, essoufflée, couchée sur le dos, les yeux grands ouverts par peur de les refermer, elle attendait. Elle détestait ces moments de solitude ou elle ne pouvait rien faire à part attendre. Elle regarda la montre, trois heures du matin. Elle ne se rendormirait pas, ah non ca pas question ! Elle décida donc de se lever, enfila ses chaussons et mis un jogging. Rien n’était mieux que les joggings en pleine nuit non ? De toute façon tout était mieux que de rester allongée dans un lit qui voyait vos plus grandes peurs. Elle attrapa un stylo et écrivit un rapide mot pour Delilah comme quoi elle était partie courir.

C'est en écoutant Don’t stop believin qu’elle se dirigea vers le terrain de jeux. Elle ne croisa personne, les rues étaient désertes, bons il faut avouer que même en plein jour les rues n’étaient pas bien remplies. Mais la c’était carrément effrayant. Les quelques lampadaires qui fonctionnaient encore éclairaient la rue avec leur lumière jaunâtre. Meredith s’engagea dans le terrain de jeux, ce même terrain de jeux, ou, il y a quinze ans, elle avait apprit la mort de son père en Irak. Elle se revoyait dans les bras de sa sœur, au pied du toboggan en train de pleurer comme une madeleine. A l’évocation de ce souvenir malheureux, elle sentit son cœur se serrer. Le trois quart des lampadaires était éteints et le quart restant grésillait. « Dont’ Stop Beliiievin ! » chantait le IPod alors que Meredith s’engageait dans l’allée qui menait aux balançoires qu’elle avait si souvent utilisée.

Alors que la chanson venait de se terminer et que « lucky » commença, la jeune femme vit une silhouette se matérialiser devant elle. Puis une deuxième. Elle stoppa net et enleva ses écouteurs. Son cœur rata un battement alors que les deux jeunes gens l’attrapèrent par les épaules pour l’emmener derrière un buisson. Il y avait un homme et une femme, tous deux assez jeunes mais la pénombre empêchait Meredith de distinguer leurs traits…

Spoiler:

« Bonsoir, toi, tu ne te sens pas un peu seule, ce soir ? » J'ai souris. « Tu sais que tu es très jolie. Et que moi aussi je le suis. Tu ne veux pas venir avec moi, là-bas ? » J'ai désigné un endroit bien sombre et calme, derrière le club. Je crois qu'elle a pris peur. Elle s'est enfuie, et moi, je me suis marrée. Je n'étais pas dans mon état normal, j'étais complètement déchirée. Avant cela, je m'étais envoyer une bonne vingtaine de verre, j'ai mélangé les sortes d'alcool et voilà ce que cela donnait : une Teyana dragueuse, débile et inconsciente. Pourtant, je me sentais tellement bien. Après m'être pris le râteau du siècle, je me suis dirigée vers une bande de garçons dont je ne connaissais pas l'existence auparavant. Ils étaient là, ils me fixaient. « Alors, on s'amuse, les mecs ? Génial, cette soirée. » J'étais totalement défoncée. J'ai continué ma marche, jusqu'à ce qu'un gars me saute dessus. J'ai vivement levé la tête. Il s'agissait tout bonnement de Matteus. Je n'ai pas pu m'empêcher d'avoir un fou rire quand j'ai vu l'état dans lequel il se trouvait : il me ressemblait comme deux gouttes d'eau. Nous avons alors eu le même reflex : s'embrasser à pleine bouche. Il m'a alors sauté dans les bras. « Oh ! Teyana ! Je suis super content de te voir ! Tu sais pas à quel point ! T'es trop jolie. T'embrasses toujours aussi bien toi... » Encore une fois, un rire m'a échappé. « Comment est-ce que je pourrais perdre THE tactique ? Bien sûr que j'embrasse toujours aussi bien. Et toi alors, tu t'es bonifié avec le temps, ou quoi ? Tu sais que tu es vraiment très beau, ce soir. » J'ai souris, puis j'ai alors entendu quelqu'un crier. « Les flics se pointent, barrez-vous. » Un fou rire, encore une fois. J'ai attrapé la main de Matteus, et nous avons commencé à courir à une vitesse incroyable. Ou peut-être que ce n'était qu'une impression, je ne savais pas trop. « Matteus, attends ! » Je me suis arrêtée net et je me suis penchée en avant. De cette façon, j'ai pu ôté mes talons hauts qui me brisaient les pieds quand j'effectuais un quelconque pas. Je les ais jeté sur le trottoir, maintenant pieds nus, et je me suis agrippée une nouvelle fois au bras de Matteus. « On peut y aller. Cours ! » Mes éclats de rires pouvaient s'entendre à des mètres tant ils étaient forts, mais je ne pouvais me contrôler. « Chuuuuuut ! Ils sont là, regarde ! Faut pas faire de bruit ! » Je me suis tut d'un seul coup, en me retenant. Nous avons alors pris la direction de l'aire de jeux. Nous avions tout deux l'aire de deux gamins qui s'en contrefichaient de la vie et de ses conséquences, et je ne pouvais qu'adorer cela. En courant, je me suis alors soudain retrouvée sur le sol. J'en riais aux larmes. Matteus a donc essayé en vain de me lever, et nous y sommes parvenus après une bonne minute.

Arrivés à l'aire de jeux, nous avons alors aperçu au loin une silhouette qui semblait féminine. J'ai jeté un œil sur Matteus. Un regard malin, bien coquin. J'avais une idée derrière la tête, et je pouvais remarquer que lui de même. J'ai esquissé un sourire amusé, puis nous avons couru aussi rapidement possible pour rejoindre la demoiselle. Elle semblait avoir pris peur car elle avait poussé un léger cri. « BORDEL, Matteus ! C'était MA réplique, ça. Donc je la refais : Bienvenue à bord du Teyatty Trip, au pays de l'alcool et de la drogue et plus si affinités ! Matteus, ne lui fais peur... » J'ai marqué un instant de pause. « C'est mon rôle. » Bien sûr, je plaisantais. Je parlais avec une lenteur extrême. J'ai alors attrapé la bouteille que Matteus tenait dans ses mains. « Hé, Blondie. Tu veux y goûter ? » La pauvre, elle avait l'air terrifié, et nous on s'en amusait.

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Les étoiles brillaient dans le ciel noir d’encre. Les nuages étaient très peu présents ce soir là et la lune était à son premier quartier. Elle jeta un regard vers cette balançoire qu’elle avait si souvent fréquenté. Elle se revoyait encore assise, seule ou accompagnée sur ce pneu attaché à un bout de bois avec une corde. Elle avait toujours eu l’impression de pouvoir s’envoler lorsqu’elle se balançait. Soudain un bruit la tira de ses rêveries. « Hé, Blondie. Tu veux y goûter ? » La voix semblait voilée, tremblante, ivre. La jeune femme s’approcha de Meredith, passant dans un faisceau de lumière pour que Meredith puisse la distinguer. Elle devait avoir à peu près le même âge qu’elle, des cheveux bruns mais ses prunelles n’étaient pas visibles mais certainement dilatées. Meredith réagit au quart de tour après que la jeune femme l’ai appelé Blondie. Elle avait toujours détesté qu’on lui fasse remarquer la couleur de ses cheveux. Encore Blue pour la couleur de ses yeux mais pas Blondie.

Meredith détestait boire, cela se voyait rien qu’a son visage, tout en finesse. Elle avait l’air si innocente, pour elle l’expression « L’habit de fait pas le moine » ne s’appliquait pas du tout. Les deux jeunes gens face à elle ne semblaient, quant à eux, ne pas s’en rendre copte, ou alors éprouver un malin plaisir à la ridiculiser. Ils semblaient ivres et drogués, ce qui expliquait leurs éclats de rire soudains sans aucune raisons. Meredith n’avait jamais compris l’intérêt de porter atteinte à sa santé pour se sentir mieux pendant quelques heures et que tout vous retombe dessua après.

Alors que la jeune femme lui tendit une bouteille de on ne sait quelle substance non recommandée, Meredith dévisagea l’homme. Il devait avoir le même âge qu’elles, il avait des cheveux foncés et était assez mince. Finalement elle reporta son attention sur la bouteille qui était tendue vers elle. L’inscription sur l’étiquette était assez floue et peu distinguable. Les faisceaux qu’envoyaient les gyrophares des policiers qui patrouillaient rassuraient la jeune femme qui commença à hurler. « AU SECOUUUUUR ! » Son cœur ne battit jamais aussi vite qu’a et instant. Meredith déplia si vite ses genoux qu’elle les senti craquer et sauta au dessus du buisson. Heureusement qu’elle avait l’habitude de maltraiter ses jambes au patinage parce que sinon elle se serait écroulée. Elle courut vers l’entrée du parc. Une jambe devant l’autre, chaque pas la rapprochaient de la délivrance. Elle ne savait pas ce que les deux autres avaient fait mais elle s’en fichait, son seul but était d’arriver à ce fichu portail en fer.